Les limites de la bioimpression :

La bioimpression doit non seulement faire face à des limites techniques plus ou moins complexes, mais également à des limites juridiques et sociétales, pilotées par la bioéthique.

 

 

 

A) Les limites éthiques

 

L'éthique peut être définie par :

  • Une partie de la philosophie qui envisage les fondements de la morale.

  • Un ensemble de principes moraux qui sont à la base de la conduite de quelqu'un.

La Bioéthique

 

La bioéthique est l'une des sous-catégories de l'éthique. On s'intéresse à la bioéthique depuis les années 1960 et 1970.

 

Des lois sont créées puis adaptées pour réguler et encadrer les innovations scientifiques concernant l'homme, le corps humain et la médecine.

 

En France, la loi n°2004 - 800 mise en place en 2004 a interdit toute utilisation scientifique ou commerciale des cellules souches embryonnaires car le prélèvement de ces dernières provoque la mort de l’embryon considéré comme un être humain en devenir. Cela réduit donc fortement les possibilités de recherches.

 

 Il est possible d’obtenir des dérogations mais cela est très strict et très encadré. Pour cela, il faut répondre aux critères de la loi de 2004 :

  • Les recherches doivent être “susceptibles de permettre des progrès thérapeutiques majeurs”.

  • Il ne doit pas exister de “méthode alternative d’efficacité comparable”.

  • Les  cellules  utilisées seront issues  d’embryon surnuméraire conçu in vitro et ne faisant plus l'objet d’un projet parental.  

S'il était un jour possible d'imprimer des organes complexes, de nouveaux problèmes d'éthique se poseraient alors.

 

En effet, s'il était possible de remplacer un organe défaillant par un autre identique, de bioimprimer grâce aux cellules du malade et de greffer sans risque de rejet, cela engendrerait :

 

- un accroissement de l'espérance de vie, qui entraînerait une surpopulation toujours plus importante.

 

- un problème de clonage car il serait théoriquement possible de créer un double identique d'une personne existante. Or, le clonage humain est interdit par la loi du 22 avril 1997 :

 

 (Article N° 54): “une tentative de reproduction à l’identique d’êtres humains dont le génome dépendrait non plus de la loterie de l’hérédité, mais d’une volonté extérieure, porterait ainsi gravement atteinte à l’indispensable indétermination originaire ainsi qu’à d’autres traits fondamentaux de la personne”

 

- de grandes inégalités car, le coût de ce type de procédé resterait sûrement très onéreux, donc seul les plus riches pourraient en profiter.

 

B) Les limites techniques

 

 

En plus de la bioéthique, la bioimpression est limitée par les moyens technologiques actuels. 

 

Sachant que l'un des objectifs majeurs de la bioimpression est la possibilité de produire des organes complexes fonctionnels, le projet est encore lointain pour les chercheurs, pour plusieurs raisons : 

 

- la première réside notamment le fait que les organes sont des structures complexes, constituées de vaisseaux sanguins, de nerfs, ... Certains éléments sont donc impossibles à imprimer. Par exemple, les vaisseaux sanguins sont trop fins et la précision des imprimantes est trop faible      

 

- le risque d'effondrement est également présent. En effet, les imprimantes impriment couche par couche pour réaliser le tissu et la première, sous le poids des suivantes, risque de rompre et donc de fragiliser toute la structure.  

 

- la production à grande échelle est aussi une difficulté importante car la bioimpression est une technique lente. 

 

- le prix, non seulement de la machine mais également des bio encres.